Les Legal Tech ou Legal Technology – des solutions numériques qui s’appliquent aux services juridiques – ont commencé à faire leur apparition il y a quelques années. Des entreprises dans ce domaine ont émergé aux États-Unis dès le début des années 2000 puis se sont développées dans plusieurs autres pays. Au Québec, un rapport du Barreau datant de mars 2016 notait d’ailleurs que « les technologies ont un effet direct sur la prestation de services et leurs prix auprès de toutes les clientèles ». Grâce à leur souplesse et aux nombreuses possibilités qu’elles offrent, elles contribuent également à améliorer l’accès à la justice pour l’ensemble de la population, tout en générant des occasions d’affaires pour les avocats.
Des services en ligne
Les Legal Tech peuvent s’appliquer à un ou plusieurs segments du marché. Qu’il s’agisse de la rédaction d’actes et de documents juridiques, de la recherche, d’outils de gestion ou d’aide à la résolution de litiges, on retrouve ces solutions dans des domaines très diversifiés. Par exemple, la firme Edilex, fondée en 1992, se spécialise dans la rédaction contractuelle. « Maintenant, nous automatisons la rédaction des documents légaux grâce à des modèles de contrats dynamiques, évolutifs et à des clauses interagissant entre elles. Il s’agit de contrats de travail, de services, de confidentialité, de distribution, des baux commerciaux, etc. », détaille son président-directeur général, Gabriel Morency.
Véritable précurseur dans son domaine lors de sa création, la compagnie proposait dès 1998 des CD-Rom puis offrait ses services en ligne à partir de 2003. Depuis 2012, elle commercialise ses logiciels en mode infonuagique. « Nous sommes ce que l’on appelle en anglais un Alternative legal services provider, orienté vers le B2B. Nous lançons actuellement une nouvelle plateforme intelligente qui intégrera à terme notre banque de modèles de contrats rédigés par des avocats, destinés aux cabinets juridiques, aux entreprises ou aux organismes publics », explique Gabriel Morency.
Occasions à saisir
Faut-il voir les nouvelles technologies comme un danger pour la profession ou au contraire une opportunité? De l’avis de Gabriel Morency, cela constitue résolument une occasion d’affaires. « Auparavant, les juristes étaient les seuls détenteurs du savoir juridique. Mais les choses ont changé avec l’arrivée d’Internet, car désormais les gens ont accès à beaucoup d’informations. Le rôle de l’avocat est toujours pertinent, mais il doit se concentrer sur sa valeur ajoutée, c’est-à-dire son expertise. Ceux qui sauront se positionner par le biais des technologies en sortiront assurément gagnants », estime-t-il.
Grâce à l’automatisation et à la standardisation, les juristes peuvent aussi faire des gains en efficacité, ce qui constitue un modèle d’affaires rentable. Et ce d’autant que cela ouvre la porte à un nouveau marché : celui des clients qui ont peu de moyens financiers.